Je trainais mes pieds, claquant mes hauts talons contre le gravier sombre des rues de Londres. Je regardai le sol, cognant quelques fois les passants, j’errai sans but, sans vie, sans sensations, je n’étais qu’une âme qui flottait. J’étais bien. Je m’arrêtai quelques secondes devant la vitrine d’une boutique particulièrement chère, je regardai avec fascination les magnifiques décorations de Noël qui étaient éclairées par de nombreux spots. Je soupirais et continuai mon chemin. Moi aussi je devrais faire mon sapin, décorer ma maison, décorer le camp histoire d’apporter un peu de joie dans tous ce gris, briser les tensions qui règnent depuis qu’Arthur a perdu son poste. Je ne sentais pas très bien, j’avais besoin de quelqu’un. Lucas n’était pas ce soir, pour cause de révisions et Valentin était toujours cette ombre qui m’échappait un peu de jours en jours, peut-être qu’il n’a compris que c’est maintenant que j’ai réellement besoin de lui. Je tournai en rond dans la rue, j’entrais dans les boutiques, je sortais, en fait je m’ennuyais. La plupart des boutiques allaient fermer, il était vingt heures et seul le café du coin était encore ouvert. Je ne vais pas mentir, je pris un café. Je me suis assise sur une chaise, dans la rue, et je regardais les passants passer en grelotant, tout en tenant mon café bouillant. Je consultais rapidement mon téléphone portable, on ne sait jamais. Mon cœur s’emballa, mais ce n’était qu’un accusé de réception. Je soupirai et me levai pour rentrer chez moi. Une fois seule dans mon appartement je ne trouvais rien à faire, j’avais envie de voir quelqu’un, envie de faire autre chose que de tourner en rond constamment. Une idée me vint et je pris les clés de ma voiture.

Je roulais depuis environ vingt minutes, j’avais quitté la ville et je me dirigeai vers la forêt, ma forêt, notre forêt. J’arrêtai brusquement le véhicule et sortis mon téléphone pour envoyer un sms d’urgence à Adam, le seul qui pourra m’aider dans cette situation « J’ai besoin de toi, je suis dans notre camp, tu sauras me trouver, bisous » et je sortis de ma voiture. Le froid me saisit à la gorge malgré l’épaisse écharpe qui recouvrait mon cou. Je mis mes mains dans mes poches, rentrais ma tête dans mes épaules pour me protéger du froid et traversa la plaine pour arriver jusqu’au bois, jusqu’au long chemin qui traversait la forêt pour arriver au repaire des Enchanteurs. Je marchais rapidement tout en tremblant de froid à cause des rafales de vent glacées. C’était l’occasion rêvé, en plus j’étais seule. Mais j’allais cramer mon manteau, ouais utiliser mon pouvoir de feu n’était pas une très bonne idée. Je levai ma tête et aperçu une silhouette non loin de moi, dissimulée dans la nuit. Je pressai le pas, c’était très certainement Adam.

J’étais tourmentée, j’avançais d’un pas rapide vers Adam, claquant mes bottines à talons fourrés sur le sol poussiéreux du chemin. J’avais juste besoin de lui parler, d’en parler à quelqu’un, parce que rester seule dans ce pétrin ce n’était pas un très bonne solution, je voulais l’aider, dans tous ces papiers administratif, en tant que lieutenante c’était mon devoir de l’aider. J’avais un peu peur de le faire chier, mais au final je m’en moquai un peu, s’il ne voulait pas de moi il n’avait qu’à me le dire. Je m’arrêtai devant lui et il me prit dans ses bras, posant sa tête dans mon écharpe, cherchant certainement la chaleur de mon cou, il était fou de sortir en manches courtes quand même. J’enfouis mon visage sur son torse, écoutait les battements de son cœur, lorsque Valentin n’était pas là c’était les battements de cœur d’Adam qui m’aidaient dans les moments difficiles. Ce moment-ci n’était pas particulièrement difficile, je pense que c’est dû à l’approche de l’hiver, un petit coup de blues, besoin d’un bon remontant.

ADAM « Tu as une odeur de fille. »
ELIZABETH « Oui, c’est l’écharpe de Cameron, ma meilleure amie »

En même temps mon cher Adam, je suis une fille donc c’est plutôt normal que j’ai une odeur de fille, même si je pense qu’il faisait allusion à l’odeur de l’écharpe. Même avec mes talons j’arrivais à me sentir petite à côté de lui, beaucoup moins que lorsque j’étais à plat, mais quand même, il y avait une sensation bizarre. Bon, on va pas rester comme ça comme deux con au beau milieu de la forêt en pleine tempête de vent quand même, on ne serait pas assez bêtes pour rester ici, quoi que, on était bien partit pour.

Je levai moi aussi ma tête et reculai d’un pas en posant mes mains sur son torse. Je critiquai mentalement sa folie, comment il pouvait sortir en manches courtes. Je ne cherchai pas midi à quatorze heures et lui prit la main, la sienne était affreusement froide , et le guidais sur le chemin. Je restai muette, je préférai ne pas parler, je ne savais pas trop quoi dire pour l’instant. Je l’emmenai jusqu’à notre camp, passai par la trappe et allumai la lumière, je retirai mon manteau et mon écharpe tout en dégageant le feu qui était en moi, histoire de réchauffer un peu la pièce. Je me tournant vers Adam et lui souris, mon pauvre petit Adam. Je m’assis sur le canapé et dit en conservant mon sourire.

ELIZABETH « J’avais besoin de te voir, je ne t’ai pas vu depuis longtemps »